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« L’église Saint Maurice d’Huismes est une église paroissiale dont les parties les plus anciennes (abside, clocher) remontent au XIIème siècle. Son abside et son l’avant-travée attenant, sont classés au titre des Monuments Historiques depuis 1913. Son clocher et le passage suspendu côté Ouest sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Suite à l’état vétuste des maçonneries du clocher et des fissurations évolutives dans les voûtes de la nef, la Commune d’Huismes a décidé de préparer une mission de maîtrise d’oeuvre pour assurer la mise en sécurité et la restauration pérenne de l’édifice. Un ‘Etat des lieux’ a été établi par l’ADAC 37 à la demande de la Commune d’Huismes en mars 2015. » [1]

Extrait de « l’Etude de diagnostic préalable à la restauration de l’église » (Atelier 27) :

« XVIIIe siècle.
A partir de 1780 dans les campagnes, les églises connaissent des travaux qui en modifient l’aspect notamment suite à l'organisation des fabriques et la location annuelle des bancs qui permet de dégager des fonds plus importants. Ces travaux concernent souvent le réaménagement de l'espace sacré avec la mise en valeur du choeur et du maître-autel dans l'esprit de la réforme tridentine et de la décence du culte. Les églises vont également rechercher la lumière, ceci s’explique par la nouvelle place des fidèles lors des célébrations, la lumière permettait au fidèle de participer au culte par la lecture des textes sacrés ainsi que par la contemplation du miracle de la transsubstantiation.
A Huismes, ils semble que des nouvelles baies aient été ouvertes dans la nef. Le choeur abrite le maître autel et deux autels latéraux sont placés de part et d'autre de l'arc triomphant. Espaces sacrés secondaire, ils servent pour des messes de confrérie ou de fondation. »

L’état sanitaire de l’église Saint Maurice a été étudié par l’Atelier 27 [2]. L’étude montre les nombreux points de fragilité de l’édifice.

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Une étude dendrochronologique[3] financée par la DRAC a été réalisée par Dendrotech – Mémoires du bois, et nous a permis de confirmer l’hypothèse émise par Atelier 27 sur la datation de la charpente de la nef qui n’est pas du XIXe siècle mais du XIIe. Ceci fait de notre église une référence régionale en la matière.

Au vu de ces nouveaux éléments, la DRAC étudie la possibilité d’une inscription générale du bâtiment à l’inventaire des monuments historiques et réalisera des études archéologiques au cours de l’année 2018.
Extrait de « l’étude dendrochronologique » (Dendrotech – Mémoires du bois) :

"Les 35 pièces échantillonnées au sein de la charpente de comble de la nef ont pu être datées. Elles ont ainsi permis de déterminer au moins deux grandes phases d'abattage.
La nef est couverte par deux formes de charpentes qui présentent toutes deux des assemblages à dévêtissement latéral et ergots caractéristiques du Moyen Âge central.

Onze des bois échantillonnés sur les fermes à faux-entraits proviennent d'arbres abattus entre 1165d et 1183d.
Les 10 pièces prélevées au sein des 3 fermes à écharpes sont issues d'abattages situés entre 1164d et 1173d.

La contemporanéité partielle de ces deux estimations d'abattage rend difficile l'appréciation de la relation d'antériorité-postériorité que suggèrent les différences typologiques des deux charpentes concernées.
Une seule et même campagne d'abattage caractérise les pièces faisant partie du contreventement, poinçons compris, ainsi que les chevrons placés entre les fermes et certaines pièces manifestement changées au sein de fermes à faux-entraits.

Les 14 bois correspondants sont issus d'abattages qui se sont succédé au cours des automnes-hivers 1745/46d et 1746/47d, du printemps 1747d et peut-être même au cours de l'année 1748d.
Au milieu du XVIIIe s., le remaniement des charpentes de couvrement du XIIe s. a permis d'homogénéiser l'ensemble par l'ajout d'un contreventement et d'une trame matérialisée dans les fermes par des poinçons et des sous-chevrons.

[1] Atelier 27 : Etude de diagnostic préalable à la restauration de l’église
[2] Cahier graphique –Etat sanitaire – Atelier 27
[3] « Méthode scientifique permettant en particulier d'obtenir des datations de pièces de bois à l'année près en comptant et en analysant la morphologie des anneaux de croissance (ou cernes) » - Source Wikipédia